Contraint par Bruxelles à une cure d'amaigrissement, le Lyonnais
taille à tour de bras. Objectif: céder une partie de son réseau bancaire équivalant à 620 milliards de francs d'actifs, dont 35% hors de France et 50% en Europe. Décapitée en Amérique du Sud, où elle s'est séparée de ses banques au Brésil, au Pérou, au Chili, en Argentine et plus récemment au Venezuela, la banque a dû aussi rabattre ses prétentions en Asie du Sud-Est, où elle détenait une société spécialisée dans la gestion d'actifs. Et, bientôt, il ne lui restera pas grand-chose en Europe non plus. Depuis trois ans, le Lion a vendu quatre morceaux de choix. En 1995, il a liquidé sa filiale néerlandaise, CL Bank Nederland, pour 3,7 milliards de francs. En 1997, le Credito bergamasco a été cédé pour quelque 4,5 milliards de francs. Et, en décembre 1998, la Deutsche Bank venait à peine d'avaler Bankers Trust qu'elle mettait la main sur CL Belgium, pour 3,4 milliards de francs.
Le Lyonnais gardera certainement un souvenir cuisant de son aventure espagnole. Ses deux filiales ibériques ont été vendues pour environ 600 millions de francs, alors que, Jean-Yves Haberer, l'ancien patron du Lyonnais aujourd'hui mis en examen, avait acheté ce réseau 3,8 milliards de francs. Un beau gâchis. A la fin des années 80, Haberer, avec la bénédiction du gouvernement, s'était lancé dans une vaste conquête des banques de détail européennes. «Sur le papier, cette stratégie était sans doute séduisante, confie-t-on au Lyonnais, mais cela