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Libération
Interview

«En France,rien ne s'y oppose».Mais la Cnil surveille l'utilisation des données, pour éviter les atteintes à la vie privée.

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publié le 1er mars 1999 à 23h56

La loi informatique et libertés autorise-t-elle le troc des données

personnelles contre la gratuité de certains services? Réponse de Philippe Lemoine, vice-président des Galeries Lafayette, et membre nouvellement nommé de la Cnil. Dans le cadre de la restructuration de l'instance, il devrait se voir attribuer la veille technologique, dans son acception la plus large.

Est-ce qu'une firme pourrait, en France, offrir un ordinateur gratuit contre l'exploitation d'informations personnelles, à l'instar de ce que propose la société Free PC à 10 000 Américains?

Si le modèle américain consistait pour une firme à donner en France un PC à un consommateur à condition qu'il remplisse un questionnaire précis sur ses habitudes de consommation pour lui faire ensuite des offres ciblées, pourquoi pas? Rien ne s'opposerait à cet échange si aucune donnée sensible (celles concernant les opinions politiques, religieuses, philosophiques") n'est collectée et exploitée.

Mais s'il s'agit, comme c'est, semble-t-il, le cas, de croiser les données recueillies auprès d'un utilisateur, au moment de sa souscription au service, avec la façon dont il se comporte à chaque fois qu'il se connecte à l'Internet, on a affaire à une pratique beaucoup plus contestable. Toute la législation française s'appuie sur le libre consentement de la personne. Dès lors qu'il y a traçabilité, c'est-à-dire possibilité de rafraîchir en permanence les données personnelles, on ne peut plus parler de consentement éclairé.Au moment où le