Caracas, de notre correspondant.
Pas facile de représenter Elf Aquitaine au Venezuela sous la nouvelle administration du président Hugo Chavez. Les pots de vin versés par millions sans aucun résultat d'ailleurs au début des années quatre-vingt-dix par le major français du pétrole au parti politique alors au pouvoir et aujourd'hui laminé (au moins 5 millions de dollars à l'AD, social démocratie et au Copei, démocratie chrétienne) constituent une faute impardonnable aux yeux de l'ex lieutenant colonel putschiste décidé à laver à grandes eaux les tentatives de corruption jadis florissantes. «Il faut dire les choses crûment, observe sous couvert d' anonymat, l'un des plus hauts dirigeants de PDVSA, la compagnie nationale des pétroles vénézuéliens, Elf Aquitaine est maintenant persona non grata au Venezuela, et nous souhaitons qu'il plie bagages dans les plus brefs délais et dans la discrétion.» Cela tombe bien puisque Elf ne disposait plus, au pays de l'or noir des Caraïbes, que de deux mille kilomètres carrés de sites pétroliers, à Guanaré, dans l'état Portuguesa, au sud ouest de la capitale. Et les techniciens du groupe français viennent de rendre leur verdict: il n'y a pas là la moindre goutte de pétrole. «C'est un peu logique, dit-on toujours à PDVSA. En effet, cette concession d'exploration avait été adjugée sans aucune garantie en 1997. Une sorte de lot de consolation lors du troisième round d'ouverture pétrolière qui avait vu les autres grandes compagnies étrangères raf