Madrid, de notre correspondant.
L'économie espagnole serait à son meilleur niveau depuis le rétablissement de la démocratie en 1975. En effet, selon des résultats officiels tout juste parus, l'année 1998 aura (comme en France d'ailleurs) été celle de tous les records: un taux de croissance soutenu de 3,8%, une inflation à son plus bas niveau de l'histoire récente (1,5%) et un déficit public très contrôlé estimé à 1,8% du PIB. Si le taux de chômage (18,8%) peut encore faire frémir, il reste très en deçà de ce à quoi l'Espagne était accoutumée: sous le règne de Felipe Gonzalez, on flirtait plutôt avec les 25%.
Ce sont, au total, des indicateurs au beau fixe qui, selon les experts, vont permettre à l'Espagne de prendre le train de l'euro dans de bonnes conditions. Pour le secrétaire d'Etat à l'Economie, Cristobal Montoro, «on a déjà connu de meilleures années du point de vue concret, mais d'une manière générale, et eu égard à la qualité de croissance, c'est le meilleur exercice depuis la fin de la dictature».
Pour les spécialistes sur place, l'optimisme est moindre quant aux prévisions pour le nouvel exercice budgétaire. On estime en effet que les performances en recul des économies européennes dominantes (France, Allemagne, Grande-Bretagne) au cours du dernier trimestre 1998 pourraient avoir, à moyen terme, des effets négatifs sur l'économie espagnole. Pour l'instant, ces bons résultats sont pain béni pour le gouvernement Aznar (Parti populaire, conservateur), comme le montre sa