Menu
Libération

Renault en forme pour charmer Nissan.Très bons résultats 1998: un atout pour s'allier au Japonais.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 mars 1999 à 23h58

Renault en pince pour Nissan, mais ne le dites pas trop fort. C'est

à un exercice de communication très délicat que s'est livré hier le PDG de Renault, Louis Schweitzer, en présentant les résultats 1998 du groupe. En discussion avec le constructeur japonais, le patron devait à la fois donner du crédit à son amour pour Nissan et préparer l'opinion à un éventuel échec. Résultat: des phrases taillées dans le noyer le plus dur: «Nous confirmons que nous étudions la possibilité d'une alliance avec Nissan, qui comprendrait une prise de participation. Nous progressons dans notre analyse de cette opportunité.» Poussé dans ses retranchements, le PDG de Renault a néanmoins concédé, avec un sourire qui en disait long sur ses sentiments, qu'«un rapprochement entre Renault et Nissan peut être une opportunité, autant pour Nissan que pour Renault», avant de conclure par une image toute mitterrandienne: «L'un et l'autre peuvent, par ce rapprochement, gagner du temps sur le temps dans la concurrence mondiale.»

Effectivement, Renault-Nissan donnerait naissance à un des cinq premiers mondiaux, présent sur tous les marchés, alors que Renault seul reste une «constructeur moyen», trop européen. Mais Nissan, qui croule sous les dettes alors que le marché japonais recule sans discontinuer depuis vingt-trois mois, est aussi courtisé par le puissant Daimler-Chrysler, beaucoup plus riche que Renault, et donc plus à même de le désendetter. A contrario, le groupe germano-américain doit encore réussir sa