«En Bourse, il faut être très sex-appeal. Nous devons nous
concentrer sur des choses qui créent de la valeur ajoutée.» Et la valeur ajoutée, a expliqué Edouardo Malone, qui présentait hier les résultats 1998 de Chargeurs, c'est l'innovation et le service. Le PDG du groupe textile a donc décidé d'externaliser une partie de sa production en vendant son site Tissage Central Martinoire (TCM, 700 salariés dans le Nord). Mais c'est bien davantage sur «Dolly» que le groupe compte pour être plus sexy. Dolly, c'est en référence à la brebis clonée le petit nom donné à la structure hybride inventée par Merill Lynch pour accueillir les opérations d'achat, de stockage et de transport de laine brute de Chargeurs, qui ne gardera plus que la valeur ajoutée. Lourdes en capitaux, ces opérations vont donc être externalisées dans cette société plus sérieusement nommée CWP. Indépendante, celle-ci sera coiffée par un pôle financier, coté au Luxembourg. L'objectif est de réduire immédiatement les capitaux investis chez Chargeurs Laine de 1 milliard de francs pour porter leur rentabilité à 6% en bas de cycle et à 12% en haut de cycle, selon le groupe. Les fonds propres récupérés pourront être notamment réutilisés dans un programme de rachat d'actions pour soutenir le cours, a indiqué Edouardo Malone. L'an dernier, le groupe, affecté par la crise asiatique et brésilienne, a réalisé un chiffre d'affaires de 7,5 milliards de francs (contre un peu plus de 9 milliards en 1997) et un résultat net de 2