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Libération

La fermeture se précise pour les Chantiers du Havre.

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publié le 6 mars 1999 à 0h02

Les salariés des Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) ont manifesté

vendredi leur colère en empêchant la tenue d'une réunion du comité d'entreprise au cours de laquelle devait être annoncé le plan de fermeture des ACH et le licenciement progressif du personnel. Le chantier emploie environ 1 125 salariés en comptant les intérimaires. Selon le syndicat CGT, le plan qui devait être annoncé comporte l'abandon de la construction du troisième des cargos chimiquiers commandés, la livraison du premier en juin prochain et du second un an plus tard. Le départ de 403 salariés pourrait intervenir dès la fin mai et la fermeture du chantier être effective en octobre 2000. En novembre 1998, le gouvernement avait sommé Gilles Fournier, le PDG de l'entreprise, de se placer «sans ambiguïté» dans la perspective de l'arrêt du chantier. De leur côté, les élus et les syndicalistes locaux plaident pour une solution de reprise et pour approfondir les contacts avec le groupe anglo-norvégien Kvaerner et les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) de Cherbourg. Mais Jean-Denis Dupéroux, secrétaire du syndicat CGT, craint que l'agonie soit plus rapide: un éventuel dépôt de bilan précipiterait les événements, notamment si l'armateur américano-norvégien Stolt Parcel Tankers refusait de prendre livraison du premier des chimiquiers, qui sont à l'origine des difficultés de l'entreprise depuis fin 1996. Selon lui, cette menace est «réelle» dans la mesure où les délais de construction ont été considérable