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Libération

Le cas du cachemire.

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publié le 6 mars 1999 à 0h02

Chez N. Peal, fabricant écossais de cachemires de luxe, on se sent

menacé par la surtaxe américaine. «On vend nos pulls entre 300 et 400 dollars aux Etats-Unis, avec la surtaxe on passe à 600 ou 800 dollars, même pour un produit de luxe, l'impact sera dévastateur», explique le directeur de son usine de Hawick, près d'Edimbourg. N. Peal vend un tiers de sa production aux Etats-Unis et Remo Dankin se dit «frustré». «Nous ne sommes pour rien dans cette guerre , se plaint-il. Nous avions beaucoup développé nos affaires en Amérique. Maintenant, tout est menacé.» N. Peal a suspendu ses expéditions dans l'attente d'un éclaircissement des Américains. Ceux-ci demandent désormais un dépôt immédiat de la surtaxe qui sera éventuellement imposée sur les pull-overs. Le gouvernement britannique a proposé de garantir ces dépôts, mais «tout n'est pas encore clair», se lamente le directeur. Les boutiques américaines ont environ deux mois de stocks et Remo Dankin espère qu'«une solution sera trouvée d'ici là». Sinon, les 50 emplois de la filature pourraient être menacés. Le problème se pose dans tout le secteur du cachemire, qui emploie près de 200 000 personnes au Royaume-Uni, surtout en Ecosse. «Beaucoup de commandes ont déjà été annulées par les grossistes américains», explique John Wilson, le directeur général du Syndicat professionnel de la confection britannique. Les Etats-Unis sont notre premier marché, avec 25 millions de livres de commandes par an (35 millions d'euros), ajoute John Wi