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Libération

Les Pays-Bas, nouvelle conquête de France Télécom. L'opérateur y a investi son plus gros budget «étranger».

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publié le 6 mars 1999 à 0h02

Amsterdam, de notre correspondante.

On ne peut pas regarder la télévision, ouvrir un journal ou faire cent mètres à pied, ces derniers temps à Amsterdam, sans se faire bombarder de publicités pour l'opérateur de téléphone mobile Dutchtone. Comme son nom ne l'indique pas, Dutchtone est le cheval de Troie de France Télécom aux Pays-Bas. Si la compagnie a eu le bon goût de s'associer à 20% avec deux banques néerlandaises, l'ABN Amro et la Rabobank, les intérêts restent bien français: «Il est clair que, dès lors qu'il y a de la concurrence en France et que nous perdons des parts de marché sur notre propre territoire, nous devons aller compenser ces pertes à l'étranger», commente le directeur exécutif de Dutchtone, Jérôme Rémy. Présent dans quinze pays, l'opérateur comptabilise déjà 3,4 millions d'abonnés au téléphone portable à l'étranger, pour 5 millions en France même.

Aux Pays-Bas, le français déploie les grands moyens. Dutchtone a loué au centre de La Haye un superbe bâtiment du style Art nouveau construit par le célèbre architecte néerlandais Berlage, qui était resté vide pendant sept ans à cause de son loyer faramineux. Pour sa promotion, il n'a pas hésité à aller chercher aux Etats-Unis le comique Leslie Nielsen, très populaire aux Pays-Bas, et à le faire tourner dans quatre spots publicitaires différents. Dans l'un d'entre eux, l'acteur descend d'un avion, sabots à la main, arrive à la douane, où on lui pose la question habituelle: «Rien à déclarer?» Retentit alors l'hymne