Rennes, correspondance.
Après une annulation et un report, la réunion du comité central extraordinaire de la Seita qui s'est tenue hier à Paris ressemblait fort au rendez-vous de la dernière chance pour les sites de Tonneins (Lot-et-Garonne) et de Morlaix (Finistère), menacés de fermeture depuis le 10 novembre. Un nouveau rapport d'expertise, rendu public et largement discuté hier, est venu en effet remettre en cause le projet de restructuration de la Seita en apportant de l'eau au moulin des syndicats qui refusent ces fermetures. Selon le cabinet Secafi-Alpha, non seulement le maintien de la manufacture de cigares morlaisienne serait ainsi viable économiquement, mais sa disparition pure et simple, pour regrouper la production sur la seule usine cigarière de Strasbourg, serait, d'un point de vue industriel, risquée pour l'entreprise. En guise d'alternative, les experts préconisent la création d'un atelier relais en maintenant une cinquantaine de salariés à Morlaix pour fabriquer 180 millions de cigares par an. Celui-ci viendrait remplacer la «manu», où l'on produit aujourd'hui 300 millions de cigarillos. Si le sort des 172 employés bretons de la Seita, qui, depuis 1736, possède à Morlaix l'un de ses plus anciens établissements, reste encore incertain, ce rapport d'expertise a redonné espoir.
«Au comité central, la direction a contesté les chiffres avancés par le rapport, mais elle n'a pas tranché, ce qui nous conforte dans nos convictions qu'il faut maintenir le site de Morlai