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Libération

Dans la tempête, le Brésil lâche le réal.Jusqu'ici toutes les mesures de soutien ont été inefficaces.

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publié le 8 mars 1999 à 0h02

La Banque centrale du Brésil tente une manoeuvre délicate: abandonner

toute défense de sa monnaie, en espérant que la tempête se calmera seule. Hier, le responsable du tout nouveau département des enquêtes économiques de la Banque centrale du Brésil a annoncé que cette dernière n'interviendra plus sur le marché des changes. La décision de la Banque centrale brésilienne est en fait une nouvelle preuve du discrédit dont l'Etat brésilien est victime. Sauve-qui-peut. En effet, la crise de confiance que traverse le pays n'a pas été réglée par la dévaluation du réal, le 13 janvier dernier. Au contraire, qu'ils soient étrangers ou brésiliens, les détenteurs de capitaux n'ont eu jusqu'ici qu'une seule obsession: échanger leurs réaux contre du dollar, histoire de se prémunir d'une nouvelle perte de valeur de la devise brésilienne. Un mouvement de sauve-qui-peut qui n'a pu être évité malgré le niveau astronomique du taux d'intérêt. Pour l'instant, cette politique monétaire n'a eu que des effets néfastes: paralyser totalement les investissements des entreprises tout en faisant exploser le niveau de la dette des Brésiliens endettés en dollars et à des taux variables. Et à trop vouloir lutter contre les spéculateurs, la Banque centrale a utilisé des milliards de dollars sur le marché des changes, au point de réduire inutilement ses réserves. Sergio Werlang, l'économiste de la Banque centrale, a affirmé hier que le pays sera «remis en ordre» dans quelques mois et que la hausse des taux