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Libération
Interview

«La difficulté est de concilier éthique et économie».Les praticiens corrigent la copie des assureurs.

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publié le 8 mars 1999 à 0h02

André Robert, président du conseil national de l'ordre des

chirurgiens-dentistes depuis juin 1997, est à la tête d'une structure qui rassemble 36 000 praticiens. Les assureurs font la chasse aux dentistes pour les intégrer dans des réseaux. Que pensez-vous de la démarche? A priori, leur démarche se justifie. En France, les assureurs et les mutuelles sont les premiers payeurs. Mais l'ordre des dentistes a des missions de santé publique et il convient de veiller à leur respect. Nous avons vocation à étudier de près les protocoles qui lient les dentistes aux assureurs. Ils doivent être conformes à la déontologie, c'est-à-dire respecter l'indépendance thérapeutique et le secret professionnel.

Avez-vous déjà examiné des protocoles?

Oui, celui d'Axa. D'ailleurs, nous avons recalé les premières versions. Il y avait des mécanismes de contrôle de l'activité des dentistes qui étaient inadmissibles. Axa voulait créer des commissions où il aurait été juge et partie. Il y avait aussi une procédure d'évaluation de la qualité des soins. Les dentistes étaient aussi obligés de se perfectionner. Il était prévu qu'ils suivent des sessions de formation continue. Nous ne pouvions accepter que la compagnie d'assurances ait la haute main sur le contenu de la formation. Donc, vous avez négocié?

Pas à proprement parler. Lorsque nous avons connaissance de contrats, nous ne nous privons pas d'analyser les copies et d'adresser nos remarques aux assureurs. En général, ils les amendent. L'Ordre est fond