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Libération

BMW à l'assaut d'Albion, depuis Genève. Le propiétaire de Rover réclame des aides pour maintenir une usine anglaise.

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publié le 10 mars 1999 à 0h04

C'est pratique. Cette année, au Salon de l'auto de Genève, les

stands Rover et BMW son côte à côte. Ça épargne les mollets des curieux qui suivent la crise interne du groupe anglo-allemand et ceux de Joachim Milberg, le tout nouveau PDG des deux marques. Il s'est bien sûr rendu au raout helvète pour faire l'article des nouveautés qu'il dévoile sur les deux stands, dont la 75, premier modèle Rover conçu sous l'ère allemande. Cette auto inaugure une nouvelle forme de synergie en offrant la finition bas de gamme de Rover et les tarifs haut de gamme de BMW. Mais Thomas Millberg n'est pas venu dans le seul but de vanter les qualités des trains de roulement de sa monture. C'est que le Salon de l'auto suisse est une tribune idéale pour s'exprimer sur la crise qui secoue sa filiale Rover depuis plusieurs mois et imposer ses conditions aux politiciens anglais.

Aides européennes. C'est qu'avec 4,7 milliards de francs de pertes en 1998, la marque britannique, rachetée en 1994, donne quelques soucis aux dirigeants de Munich. Et à Bernt Pischetsrieder en particulier, puisque le mauvais état de Rover lui a coûté son fauteuil de PDG de BMW. Tout fraîchement installé dans ces fonctions, Milberg a tapé sur la table hier matin. «Si le gouvernement de Tony Blair ne nous donne pas les garanties financières nécessaires pour la restructuration de l'usine de Longbridge, nous envisagerons une délocalisation en Hongrie, par exemple.» Bluff ou pas, la sortie est un peu osée. Car la marque allemande ne