Carrefour s'accroche à ses racines: quelques uns des membres des
familles fondatrices de ce fleuron de la distribution mondiale ont noué un pacte d'actionnaires qu'ils viennent de déclarer aux autorités boursières. Il ne s'agit que d'un simple pacte de préemption si l'un décide de vendre ses titres, il doit les proposer aux autres et non pas d'une action de concert où tous les membres s'engagent à voter comme un seul homme lors des assemblées générales précisent les signataires.
En droit boursier, l'action de concert est en effet beaucoup plus contraignante: lancement obligatoire d'une OPA à partir du moment où les membres du «concert» détiennent le tiers des droits de vote" Formule plus légère, le pacte de préemption permet néanmoins de donner au groupe un actionnariat de référence à un moment où l'Américain Wal-Mart (7 fois plus gros que Carrefour) semble décidé à lancer une offensive sur l'Europe. A l'occasion, les familles ont regroupé leurs titres avec ceux des autres actionnaires identifiés: le groupe March (qui a aidé le Français à s'implanter en Espagne) et les dirigeants de Carrefour.
Les 25 membres du pacte possèdent ainsi 14,27% du capital et 21,48% des droits de vote, répartis de la manière suivante: famille Badin Defforey (8,65% du capital et 14,29% des droits de vote), le groupe March (4,95% et 6,21%), et les managers (0,66% et 0,98%). Jusqu'en novembre dernier, 60 membres des familles Deforrey et Badin détenaient leur participation (18,7% du capital) dans u