Les 35 heures créeront de l'emploi, jure le gouvernement. Mais chez

Renault, elles vont permettre ­ du moins selon le souhait de sa direction ­ de ficeler un plan de réduction de plus de 10% des effectifs" Renault a en effet abordé hier le dernier volet de sa négociation sur la réduction/aménagement du temps de travail, le plus sensible, celui de l'emploi. Et a créé la surprise: l'entreprise compte faire partir dans les cinq années à venir 9 600 salariés âgés de 57 ans et plus, voire même de 55 ans et plus. Soit le cinquième des effectifs de sa branche automobile en France. En face, en partie grâce à la réduction du temps de travail, elle embaucherait 5 000 jeunes. Solde net: - 4 600 postes.

Pyramide des âges. Le concurrent, PSA, avait lui aussi annoncé en janvier la retraite anticipée de 12 600 salariés, mais sur un effectif deux fois plus important (90 000 personnes contre 46 000 chez Renault). En plus des «départs anticipés», Renault projette de mettre ses personnels de 55 à 57 ans et ayant effectué des tâches pénibles en préretraite progressive, c'est-à-dire à mi-temps ou à tiers de temps.

On savait que Renault voulait rajeunir la pyramide des âges, mais là, il s'agit de la décapiter" L'ancienne régie tente de résoudre un problème crucial. A défaut d'une injection massive de main-d'oeuvre jeune dans ses établissements, certains d'entre eux vont devenir majoritairement peuplés de quinquagénaires! Avec une main-d'oeuvre rajeunie, Renault abaisserait ses coûts salariaux, de 25