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Libération

Société générale-Paribas, la BNP lance la riposte. Michel Pébereau propose une fusion des trois banques.

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publié le 10 mars 1999 à 0h04

Coup de folie ou coup de génie? Michel Pébereau, président de la

Banque nationale de Paris, joue depuis hier soir le plus grand épisode de sa carrière de banquier. Furieux d'avoir été écarté de la fusion entre la Société générale et Paribas, annoncée début février, il a présenté hier une gigantesque contre-attaque, qui a surpris les états-majors de ses deux concurrentes. La BNP propose rien moins qu'une fusion entre les trois groupes. Après avoir consulté son conseil d'administration, Pébereau a lancé une OPE (offre publique d'échange) qu'on qualifie à la BNP de «non sollicitée, mais non hostile» sur chacun des deux fiancés. La BNP propose d'échanger 11 actions BNP contre 8 actions Paribas et 15 actions BNP pour 7 actions Société générale. Sur la base des cours d'hier, cela représente une prime de 14% sur le prix de la Société générale et de 18,3% sur le prix Paribas.

L'annonce est tombée peu avant 22 heures hier, par la voie d'un communiqué du Conseil des marchés financiers. Ce dernier a été informé à 20h30. Et visiblement, chez Paribas comme à la Société générale, on tombait de haut hier soir sur le thème: «Pébereau est fou!» L'opération Pébereau créerait un ensemble de 300 milliards de francs de capitalisation boursière, qui se hisserait au premier rang mondial par le montant des actifs gérés (voir graphique).

A maintes reprises, Michel Pébereau, le président de la BNP, avait tenté de convaincre André Lévy-Lang, le patron de Paribas, de fusionner leurs deux groupes. Il avait