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Libération

Elf: contre la tyrannie de l'actionnaire.Journée d'action des salariés pour protester contre la gestion de Philippe Jaffré, axée sur la rentabilité

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publié le 11 mars 1999 à 0h06

A force de caresser ses actionnaires dans le sens du poil, le patron

d'Elf a fini par hérisser ses salariés. Dans un texte d'une violence rare, le syndicat CFTC du groupe pétrolier vient de demander «le départ» de Philippe Jaffré, qualifié «d'idéologue de l'ultralibéralisme égaré dans le monde industriel». Henry Claude, coordinateur du syndicat au sein d'Elf, n'a pas de mots assez durs pour qualifier la gestion du patron: «L'entreprise est en train de se recroqueviller sur elle-même pendant que d'autres se développent" Jaffré n'a pas réussi à montrer qu'il était un bon chef d'entreprise, il gère son groupe comme une ligne budgétaire. Il a montré son incompétence, il faut qu'il parte.»

Dans l'entourage du président d'Elf, on minimise l'incident en précisant que la CFTC n'a remporté que 3% des voix aux dernières élections. Le problème, c'est que cette montée au créneau est intervenue à la veille d'une journée d'action que doivent mener aujourd'hui les salariés de l'entreprise à l'appel" des syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC, FO et CFTC, pour protester notamment contre «la dérive financière» du groupe. Là, cela commence à faire effet de masse.

Interrogés séparément, les syndicats ne divergent d'ailleurs pas beaucoup de la CFTC. «Jaffré, depuis cinq ans qu'il est là, a fait beaucoup de dégâts par sa politique purement financière et il est probable que, pendant la journée d'action, les gens gueuleront "Jaffré démission», estime Michel Aguer, secrétaire général du syndicat CGT d'Elf Expl