Qui va s'offrir Nissan? Au Trivial Pursuit automobile, la question
vaut un camembert. Depuis trois mois, le constructeur japonais s'est vu successivement marié à Ford, à DaimlerChrysler et à Renault. Mais, l'un après l'autre, les prétendants renoncent. Ford, lié à Nissan (ils construisent ensemble le 4 X 4 baptisé Terrano chez Nissan et Maverick chez Ford), n'a jamais fait que démentir les rumeurs qui parcouraient le Salon de Detroit en janvier. Quant à DaimlerChrysler, il a, lors du Salon de Genève, dit avoir jeté le gant. Mais, contrairement à Ford, qui n'aurait jamais envisagé de prise de participation au capital, le géant germano-américain avait entamé des discussions dans ce sens. Jürgen Schrempp, le patron de Daimler, a rencontré son homologue nippon dès le mois de mai 1998, histoire d'étudier un éventuel accord avec le japonais mal en point. Car les dettes de Nissan (33 milliards d'euros) sont colossales. Et c'est précisément sur ce léger détail que les négociations auraient échoué. Ce qui intéressait Shrempp dans la galaxie japonaise, c'est avant tout la filiale poids lourds et utilitaires légers, Nissan Diesel. Ce département est non seulement le plus rentable de Nissan, mais c'est aussi un domaine où DaimlerChrysler est peu présent en Asie. D'après un cadre de Mercedes à Stuttgart, les dirigeants de Nissan n'ont pas voulu se séparer de leur source de profits sans que l'acheteur ne prenne également en charge une partie de la dette sous la forme d'une prise de partic