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Libération

Alcatel encaisse 15 milliards et supprime 12 000 emplois. Bien que bénéficiaire, le groupe réduit encore ses coûts.

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publié le 12 mars 1999 à 0h06

La ficelle était grosse. En annonçant, d'entrée, un train de 12 000

suppressions d'emplois dans le monde en deux ans ­ soit 10% des effectifs ­ et une rentabilité accrue pour l'année prochaine, le patron d'Alcatel a dévoilé, hier, son principal souci: rasséréner des milieux financiers qui ne parviennent pas à retrouver une pleine confiance dans son titre. En septembre, celui-ci avait dégringolé de 38% en une seule journée pour cause de perspectives décevantes. Depuis, il peine à retrouver de son lustre.

Paradoxe. Ces nouvelles mesures, qui s'effectueront a priori sans licenciements secs, seraient-elles la conséquence d'une situation financière difficile? Loin de là. Serge Tchuruk a annoncé hier un bénéfice net de 2,34 milliards d'euros (15,3 milliards de francs) en 1998 contre 711 millions en 1997. Il n'y a donc pas péril en la demeure. Mais le problème est tout autre. «Return on sales» par-ci, «return on sales» par-là" Serge Tchuruk n'a pas lésiné sur l'argument de la «rentabilité», qui fait tout de même plus chic en anglais. Et il l'a dit tout cru: «Nous voulons déclencher dès 2000 notre programme de stock-options. Et cela n'est possible que si nous dégageons une rentabilité de 7% ou plus dans les télécoms"» contre 4% aujourd'hui. C'est froid, net, sans bavures. La Bourse a applaudi, et le titre Alcatel a grimpé de 5,2%. Il y a quelques mois, cependant, Tchuruk s'était fixé un objectif de rentabilité de 8% dans les télécoms pour l'an 2000. Celui-ci a été repoussé dans le te