Le marché préfère visiblement les ménages à trois aux couples
classiques. Il avait accueilli très froidement les fiançailles entre Paribas et la Société générale, annoncées en grande pompe début février. En revanche, il applaudit à tout rompre l'arrivée très wagnérienne de la BNP, qui a proposé mardi soir de fusionner les trois banques. Hier, au cours d'une étonnante journée boursière (1), les cours des deux proies de la BNP ont flambé: l'action Paribas a bondi de 18%, et l'action Société générale a gagné 13,3%. Mais le plus étonnant est que la BNP a également terminé la séance en hausse de 7,23%. Habituellement, le prédateur connaît plutôt un fléchissement de son cours parce que les actionnaires redoutent que l'opération ne pèse sur sa rentabilité. Là, c'est tout le contraire. «Le marché est avant tout intéressé par le rapprochement de deux grandes banques de réseau la BNP et la Société générale et pensent qu'après une bonne restructuration, le tout sera extrêmement rentable», estime un analyste. Surpris par l'audace de Michel Pébereau, PDG de la BNP, les patrons de la Société générale, Daniel Bouton, et de Paribas, André Levy-Lang, ne disposent que de très peu de temps pour peaufiner leur réplique. Un exercice extrêmement périlleux. D'autant plus qu'AXA, présent dans les conseils d'administration des trois banques, a ouvertement soutenu le raid de la BNP. Rien ne permettait de savoir, hier après-midi, si Claude Bébéar, le patron d'AXA, allait réussir à imposer son poin