Washington, de notre correspondant.
«Ce ne sera pas l'Apocalypse. Mais chacun ferait bien de se préparer au choc», dit Robert Bennett, sénateur (républicain) de l'Utah, président de la commission spéciale d'enquête parlementaire qui a rendu, il y a quelques jours, son premier rapport sur l'état du monde face au Y2K (l'abrégé de Year 2000), connu chez nous sous le nom de «bug de l'an 2000». L'étude de 160 pages, qui reste classée «confidentielle», est l'évaluation la plus exhaustive et la plus sérieuse à ce jour d'une menace qu'il est souvent de bon ton de juger exagérée.
Les trouillards" Le diagnostic est plus inquiétant que l'on s'y attendait. «Il faut récuser la panique de ceux que j'appelle les millénaristes du Y2K», explique Christopher Dodd, sénateur (démocrate) du Connecticut, vice-président de la commission. Aux Etats-Unis, des dizaines de milliers de ces millénaristes ont déjà commencé à préparer leur exode vers des camps retranchés, où ils stockent nourriture et armes en prévision du chaos qu'entraînera, selon eux, la paralysie du pays suite au blocage des systèmes informatiques.
«Mais il faut également récuser ceux qui affirment qu'il ne se passera rien du tout, ajoute aussitôt le sénateur Dodd. Nous avons un vrai problème"» Les deux sénateurs se sont voulus rassurants, comparant les effets probables du bug à ceux d'«une grosse tempête de neige qui vous coince deux ou trois jours chez vous». Le mot d'ordre est de «se préparer, sans paniquer», en faisant des stocks d'e