L'année 1998, année sans pareil pour l'emploi. Grâce à la croissance
soutenue (+3,2%), la France a créé dans le secteur marchand 350 300 postes salariés, selon les chiffres définitifs de l'Unedic (assurance chômage), ou 301 000, selon un calcul différent de l'Insee pour le ministère de l'Emploi. L'Unedic n'a pas pu réprimer un cri de joie: «Il s'agit d'un record depuis 1989», a souligné le directeur des études statistiques de l'Unedic, Philippe Cunéo. L'assurance chômage n'hésite pas à faire la comparaison avec l'âge d'or des «Trente Glorieuses». Martine Aubry a salué «une année exceptionnelle», «la meilleure pour l'emploi, depuis trente ans». La ministre ajoute en effet dans sa corbeille 100 000 emplois jeunes. Résultat: plus de 400 000 emplois ont vu le jour l'an dernier. Les services du ministère de l'Emploi estiment, par ailleurs, que 50 000 postes, au moins, sont dus à l'effet des mesures de politique de l'emploi: réduction du temps de travail, préretraites, etc.
Intérim en baisse. L'autre bonne nouvelle est la qualité des emplois générés: l'industrie a été, grâce à des exportations massives, créatrice nette d'emplois. L'automobile et l'agroalimentaire ont, en particulier, inversé la vapeur. Par ailleurs, l'intérim perd du terrain. La part de ce secteur dans la création d'emplois est passée de 50% à 30%. «C'est le signe que les missions d'intérim se sont transformées au moins en contrat à durée déterminée. Si ces CDD deviennent des emplois à durée indéterminée, on pourra