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Libération

Fusions: des promesses aux réalités. AXA-UAP, le précédent «modèle».

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publié le 13 mars 1999 à 0h07

«Nous nous engagerons à ce que cette fusion ne crée pas de chômeurs

supplémentaires. Nous ne ferons pas de licenciements collectifs.» Cette profession de foi rappelle le propos de Michel Pébereau, le patron de la BNP, annonçant cette semaine son grand projet d'alliance avec la Société générale et Paribas. Elle fut prononcée par Claude Bébéar, le 12 novembre 1996. Le patron d'AXA, qui tire encore les ficelles dans la grande affaire du moment, venait de lancer une OPE sur l'UAP, en tordant un peu le bras de la direction du groupe privatisé" et de son actionnaire principal, la BNP dirigée par Michel Pébereau.

Inévitables promesses. Lors des annonces de fusion, comme avant une élection, il faut se résoudre à faire des promesses: non, il n'y aura pas de licenciements (grâce à la démographie, au dynamisme du secteur, etc.); oui, le management de l'équipe d'en face sera respecté; oui, toutes les «marques» resteront intactes" Puis, après le succès de l'opération, le travail de rapprochement commence, et les réalités aussi.

Dans l'affaire de la BNP, les cabinets de consultants citent souvent en exemple le modèle de la fusion AXA-UAP. «Il faut un AXA-UAP dans la banque, c'est-à-dire le regroupement de deux banques à réseaux», explique ainsi Alain Petitjean, consultant chez Eurostaf. Sur le plan social, Claude Bébéar ne peut être pris en flagrant délit de mensonge. De licenciements collectifs au sens strict, il n'y en a pas eu. «Depuis la fusion, les non remplacements, les démissions forc