A la guerre comme à la guerre. Les généraux de la Société générale
et de Paribas sur un front, la BNP et Axa sur l'autre. Les deux camps ont mobilisé leurs services de presse, agences de communication, avocats et banques conseils. Et passé la journée de vendredi à s'envoyer des missiles. Paribas a ouvert le feu jeudi soir, à l'issue de trois heures d'un conseil de surveillance agité. Le projet de la BNP d'unir les trois banques françaises «manque de transparence»" «il aboutirait au démantèlement de Paribas» et" ne peut donc «pas être considéré comme amical».
Plus expéditif (1 h 30), le conseil d'administration de la Société générale de vendredi matin ne fut guère plus louangeur. Cette «offre inamicale» est «ingérable», affirme le communiqué de la SG, et «la parité proposée pour les actions de la Société générale est très inférieure à leur valeur réelle». A en croire les deux banques, «le projet de la BNP a été rejeté par tous les administrateurs à une exception près». Sous-entendu celle de Claude Bébéar, président d'AXA et chef de file du «grand machin bancaire». Dans l'entourage de Bébéar, on se montre moins catégorique, affirmant qu'«il n'y a pas eu de vote, mais un simple tour de table des administrateurs». Lesquels ne représentent qu'entre 15 et 20% du capital de Paribas et de la Société générale" Bref, le pari de Bébéar ne serait pas totalement perdu. D'autant que le monde financier est en train de se diviser en deux camps (lire ci-contre). De son côté, la SG s'apprête