«Allez-vous enfin annuler la dette des pays les plus pauvres?» A
ceux qui posaient cette question aux gouvernements des pays riches, ces derniers faisaient presque toujours les mêmes réponses: «C'est une fâcheuse situation" Mais il faut être réaliste, les contraintes de l'économie ne sont pas compatibles avec celles de la solidarité"» Beaucoup moins rigides, voilà qu'ils commencent à changer leur discours. Après les Allemands et les Anglais, les Français vont proposer à leurs partenaires du G7 (groupe des sept pays les plus industrialisés) un plan d'allégement d'une partie de la dette publique des pays les plus pauvres (1 200 milliards de francs). Ceux-ci pourraient ne pas rembourser les intérêts et capital pendant 30 ans.
L'annonce de cette initiative qui sera discutée au prochain sommet du G7 à Cologne (Allemagne) a été faite vendredi matin par le ministère de l'Economie. Juste avant, Bercy avait reçu les représentant d'une vingtaine d'ONG (organisations non gouvernementales) en pointe sur le problème de la dette.
Cette soudaine générosité de la France, mais aussi d'autres pays riches, intervient au moment où les appels à une annulation de la dette se font de plus en plus pressants, notamment du côté des ONG. Certes, le militantisme contre «la dette» n'est pas nouveau. Syndicats et associations se battent depuis longtemps. Mais l'approche d'un nouveau millénaire a créé un véritable mouvement international, grâce aux bataillons des églises chrétiennes.
C'est en 1994, dans sa