Le gouvernement français respire. Six ans après la découverte du
premier trou de la banque publique, l'Etat va enfin pouvoir se délester du «crazy Lyonnais». Couper le cordon avec la banque qui fut le partenaire incontournable de Bernard Tapie, Giancarlo Parretti, Robert Hersant, mais aussi François Pinault ou Jean-Luc Lagardère, et dont l'ardoise est aujourd'hui estimée à plus de 100 milliards de francs. Hier, Le Journal Officiel a publié, avec quinze jours de retard, le fameux décret qui autorise «le transfert au secteur privé de la participation majoritaire détenue directement ou indirectement par l'Etat» et charge le ministre de l'Economie de son exécution. Les modalités plus précises ne seront connues qu'à la fin du mois lors de la publication du cahier des charges, qui devra, au préalable, avoir reçu l'avis conforme de la Commission des participations et des transferts (CPT, ex commission de privatisation).
Bercy a toutefois rappelé hier les grandes lignes de son projet. L'Etat souhaite constituer un Groupe d'actionnaires partenaires (GAP) version revisitée des noyaux durs balladuriens qui détiendra un tiers du capital, soit entre 30 et 33% pour ne pas dépasser la minorité de blocage. L'Etat conservera 10% de l'ensemble, contre 90% aujourd'hui. Les salariés auront droit à 5% et le reste sera introduit sur le marché fin juin si la météorologie boursière n'est pas trop défavorable.
Du monde au portillon. Les membres du GAP pourront détenir entre 1 et 10% du capital et