«Vous n'avez pas vu André?», s'enquiert le patron de la Société
générale auprès d'une cinquantaine de journalistes qui attendent patiemment les héros de l'épopée bancaire du moment. «Bon, alors, j'ai paumé André"» «C'est Pébereau (PDG de la BNP) qui l'a séquestré», suggère une journaliste. Vite retrouvé, André Levy-Lang, patron de Paribas, prend place dans un confortable sofa au côté de Daniel Bouton rassuré. Les fiancés, contrariés par la BNP dans leur plan de mariage, ont convié la presse hier dans leurs nouveaux locaux communs, avenue Kléber, à deux pas de l'Arc de triomphe. Ils ont déménagé quinze jours plus tôt que prévu, «le premier effet du raid de la BNP sur la Société générale et Paribas», lancent «André» et «Daniel» dans un duo digne de Roberto Alagna et Angela Gheorghiu dans la Vie de bohème. «C'est un effet d'accélération. Nos collaborateurs sont effrayés par un mariage à trois, du coup, ils sont très enthousiastes pour une fusion à deux.» Grâce à Michel Pébereau, SG-Paribas trouve une cohésion qui faisait jusqu'alors défaut.
Toujours opposés au «projet d'une Très Grande Banque», Daniel Bouton et André Levy-Lang n'entendent pas discuter avec la BNP, même si plusieurs administrateurs de SG et Paribas souhaitent un examen approfondi de la proposition de la BNP. «Cet ensemble ne créera pas de valeur ajoutée. Notre offre est meilleure.»
Pourquoi le marché est-il alors davantage séduit par la banque de Pébereau? «Le marché pensait plutôt à un mariage SG-BNP ou BNP-Pariba