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Libération

Renault propose d'acheter 35% des actions de Nissan 32 milliards pour un pari.

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publié le 17 mars 1999 à 0h09

L'offre de Renault pour entrer au capital de Nissan est désormais

officielle. La direction l'a présentée hier au conseil d'administration et au comité central d'entreprise, avant de publier un court communiqué. Le groupe français souhaite acquérir 35% des parts du japonais et en devenir l'actionnaire de contrôle (le reste du capital étant éparpillé). Au terme de la «négociation exclusive» qui s'ouvre, il aura la main sur la production automobile et sur celle des camions.

Pourtant, alors qu'il est sur le point de se hisser à la 4e place des constructeurs mondiaux, Renault reste d'un mutisme à faire passer une carmélite pour une pipelette. Mais à Billancourt, on a des souvenirs, ceux d'un accord avorté en 1993. Cette année-là, le constructeur clame partout son alliance à venir avec le suédois Volvo. A ses côtés, le gouvernement multiplie les déclarations, jusqu'à vexer les actionnaires du suédois, pas vraiment ravis que l'on s'approprie ainsi leur patrimoine, et qui font capoter l'accord. La leçon fut retenue; la journée d'hier était placée sous le sceau du secret.

Fuites. Pourtant, le conseil d'administration avait de l'allure. La marque a annoncé un résultat net de plus de 8 milliards de francs. Les actionnaires ont de quoi se réjouir, à commencer par l'Etat, premier d'entre eux, avec 44,2%. Mais c'est justement cet actionnaire qui va gâcher la journée de Louis Schweitzer, patron de Renault. A l'heure où débute la réunion, un haut fonctionnaire du ministère des Finances expli