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Libération

A Maubeuge, Pontiac Coil fait le vide en un week-end. L'équipementier automobile américain a filé à l'anglaise en empochant quelques subventions

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publié le 18 mars 1999 à 0h11

Feignies (Nord) envoyé spécial

Quand, lundi matin, Patrice Donin et ses sept collègues se sont présentés à la porte de Pontiac Coil, ils n'ont trouvé personne et le rideau métallique était fermé. Pendant le week-end, les dirigeants américains de l'entreprise, aidés par des cadres français, avaient tout enlevé et expédié en Angleterre dans une entreprise rachetée il y a trois semaines. Le directeur et son adjoint avaient été prévenus quelques jours auparavant par les actionnaires et ce sont eux qui ont emballé les équipements flambants neufs. «A contre coeur, précise Jérôme Lemaire, le directeur technique, mais jusqu'à ce que je sois licencié je suis encore l'employé de Pontiac.» Lundi, il ne restait dans un coin que deux chariots avec du matériel emballé sous film plastique. Objectif 40 emplois. Dans la petite bourgade communiste de Feignies, près de Maubeuge, le départ «à la cloche de bois» est le sujet principal des discussions. «Personne n'a osé croire que cela pouvait être possible. Ce ne pouvait être qu'un malentendu», expli-que un habitant. Le maire de Maubeuge qui n'en croyait pas ses oreilles a dépêché sur place son directeur de cabinet. Dans ce bassin industriel, durement touché par la crise on s'était accroché à l'espoir de cette implantation qui devait créer 40 emplois sur trois ans, et peut être même attirer d'autres entreprises.

Pontiac Coil, qui a son siège dans le Michigan (Etats-Unis), avait en effet annoncé son intention de s'installer dans la Vallée de la S