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Libération

Incidents, retards, collisions, la Deutsche Bahn déraille . Sous statut privé depuis 1994, la compagnie ferroviaire allemande a été contrainte à la «rationalisation».

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publié le 18 mars 1999 à 0h11

Bonn de notre correspondante

Voyager en train à travers l'Allemagne relève de plus en plus de l'aventure. Retard au départ, correspondance ratée, terminus en rase campagne «suite à un incident technique», cliquetis de roues lugubre, voire, au pire, collision, déraillement": les surprises réservées par la compagnie Deutsche Bahn sont sans cesse renouvelées. A Potsdam, certains trains annoncés sur les indicateurs n'arrivent même jamais: les horaires ont changé depuis l'impression des livrets! Les usagers ont appris, ces dernières années, à se faire une raison: qui veut avoir une chance raisonnable d'être ponctuel à un rendez-vous doit prévoir une bonne heure de marge quand il prend le train.

Négligences. Depuis le déraillement d'un ICE (train à grande vitesse) près d'Eschede en juin 1998, qui avait fait 101 morts, la Deutsche Bahn traverse une épouvantable série noire. 4 320 accidents, plus ou moins graves, ont été dénombrés en 1998. Les deux derniers remontent à lundi: en gare de Münster, un train régional a omis de s'arrêter et a foncé à petite vitesse dans un butoir. Bilan: 12 blessés. Le même jour, près de Wiesbaden, un autre train a déraillé, il était rentré dans un barrage qui n'avait pas été retiré après des travaux. Négligences et fautes humaines sont souvent à l'origine des accidents. Selon l'enquête encore en cours, le drame d'Eschede aurait ainsi été causé par la rupture d'un bandage de roue. Un contrôle de routine, la veille de l'accident, avait signalé que la pièce