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Levée de drapeaux anti-Ford. Réactions cocardières suite au choix de la fonction publique.

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publié le 20 mars 1999 à 0h14

Il y a de l'antiaméricanisme dans l'air. Il a suffi que le

groupement d'achats publics (Ugap) publie jeudi la liste de ses récentes emplettes en matière d'automobile pour que se lève un vent cocardier. Voilà en effet que tombe le bastion réservé aux constructeurs français: la fonction publique. L'Ugap est la centrale d'achats automobile de nombreux services publics, et, désormais, ces véhicules doivent être négociés au travers d'un appel d'offres européen. Or le grand gagnant de l'opération n'est autre que Ford, qui reçoit une commande de 6 500 voitures cette année et autant l'an prochain, soit près de la moitié des commandes. Peugeot et Renault se partagent le reste (lire Libération d'hier).

La réaction n'a pas tardé. Première à ouvrir le feu, la CGT Renault déplore «que l'administration française soit obligée de conduire des voitures américaines». Pour la CFDT Citroën (une marque qui n'a pas été retenue), «c'est faire peu de cas de l'industrie automobile nationale». Chantre du protectionnisme, Jean-Marie Le Pen a également sauté sur l'occasion en affirmant: «Nous sommes devenus les serfs du seigneur américain.»

Modèles européens. Ainsi, Ford serait simplement une marque américaine? C'est aller un peu vite dans la géoéconomie automobile. Certes, le siège de la maison est à Dearborn, Michigan, à 15 miles de Detroit. Mais Ford est présent en France depuis 1909 (les fameux taxis de la Marne étaient des Ford T!). Aujourd'hui, la marque emploie près de 5 000 personnes dans l'Hex