Même dans l’univers velouté du luxe, tous les coups sont permis. Les affaires sont les affaires et cela vaut aussi dans la mode, les parfums ou les cosmétiques. Vendredi, dans la même journée, François Pinault a raflé 40 % de Gucci et 100 % de Sanofi Beauté (Yves Saint Laurent, Roger Gallet, Van Cleef & Arpels»), au nez et à la barbe de Bernard Arnault, le président de LVMH, qui convoitait les deux marques depuis des mois. Profitant du conflit qui oppose le même Arnault, actionnaire à hauteur de 25 % de Gucci, à la direction de la maison italienne, François Pinault a lancé une offensive dans l’industrie du luxe. Son ambition : créer autour de Gucci un véritable concurrent mondial de LVMH, dont le premier joyau serait Sanofi Beauté.
Retournement. Vendredi matin, les dirigeants du groupe Pinault et de Gucci étaient tous à Paris pour annoncer leur mariage devant la presse. Une véritable célébration : hier proie de LVMH, l’italien était intronisé maître d’oeuvre du nouveau pôle de luxe. Quant à François Pinault, après la distribution (Printemps, Fnac, la Redoute"), il se lance dans une nouvelle aventure.
Bernard Arnault, qui a appris la nouvelle au réveil, a été estomaqué : rien n’avait filtré des discussions des derniers jours. Face à ce retournement spectaculaire, les marchés financiers s’apprêtaient vendredi à déclarer le patron de la multinationale du luxe vaincu par KO. Surprise, ce dernier a aussitôt contre-attaqué, annonçant dans