Bernard Arnault a changé d'avis. Hier, le PDG de LVMH a levé les
conditions dont il avait assorti son offre publique d'achat sur le capital de Gucci. Autrement dit, peu importe désormais que l'augmentation de capital accordée à son rival le groupe Pinault (") soit opérée et que le projet de revente par le groupe Artémis à Gucci de Sanofi Beauté soit mis en oeuvre. Le patron de Gucci, Domenico De Sole, en a été informé par fax quelques heures avant que l'entreprise italienne ne réunisse, hier, son conseil de surveillance. Mais l'offre du patron de LVMH vise moins à convaincre le management de Gucci, qui a passé un accord avec le groupe de François Pinault (Libération des 20 et 21 mars) que les actionnaires minoritaires. Bernard Arnault les espère en effet sensibles à une proposition qui porterait le prix unitaire de l'action autour de 85 dollars. Il les espère tout aussi sensibles à ses arguments selon lesquels François Pinault veut les flouer en prétendant prendre le contrôle de Gucci sans verser de primes. LVMH s'est d'ailleurs tourné vers le tribunal d'Amsterdam (où l'italien a son siège, ndlr) pour lui demander de trancher sur l'alliance entre Gucci et Pinault-Printemps-Redoute. L'audience est prévue aujourd'hui.
François Pinault va-t-il être contraint d'aller lui aussi à l'OPA? C'est manifestement le but recherché par Arnault qui ironise sur l'endettement lourd de son concurrent et sur le manque de synergie de ses affaires: «Grande nouvelle, la Redoute se lance dans le lux