Citroën a toujours eu à coeur de bichonner «sa» CSL, qui le lui rend
bien. Ce n'est pas nouveau. De là à procurer aux militants de ce syndicat des emplois fictifs pour leur permettre d'exercer leurs activités en toute quiétude, il n'y a qu'un pas qu'elle paraît avoir franchi. Dans un document que Libération s'est procuré, l'inspection du travail d'Ille-et-Vilaine dénonce les faveurs dont bénéficie la CSL de l'usine de la Janais (Rennes) au détriment des autres organisations syndicales. Trois responsables de ce syndicat historiquement très proche de la direction («les nervis», disait-on de la CSL) sont particulièrement bien traités.
Ainsi Serge Halouze. En sa qualité de délégué et représentant syndical au comité d'établissement, celui-ci bénéficie légalement, sur son temps de travail, de 40 heures de délégation par mois. Mais, dans les faits, c'est un quasi-plein-temps qu'il paraît consacrer à ses activités syndicales. Et ce aux frais de l'entreprise. C'est si vrai que «Serge Halouze ne connaît pas le nom de son service, dans lequel il est affecté depuis début 1998», qu'il «connaît mal les autres personnes qui travaillent dans son service». Il connaît tout aussi mal les tâches qu'il est censé accomplir en tant que cadre C rémunéré comme tel par la direction. D'ailleurs, son supérieur hiérarchique le voit si rarement («Serge Halouze ne vient que tous les quinze jours dans le service et ne reste qu'environ deux heures chaque fois») qu'il ne sait même pas où se trouve son burea