La Société générale et Paribas, qui avaient prévu de réunir leurs
conseils aujourd'hui et demain, ont reporté ces réunions sine die. Daniel Bouton, PDG de la Société générale, et André Lévy-Lang, président de Paribas, attendent visiblement de connaître la position du CECEI (Comité des établissements de crédit et des entreprises), qui se réunit vendredi. Présidé par le gouverneur de la Banque de France, le CECEI, composé de six membres, doit se prononcer sur la solidité financière du projet BNP. Douze personnes travaillent actuellement à temps plein à l'instruction de ce dossier. C'est dire si la Banque de France ne compte pas expédier l'affaire à la légère. «Jean-Claude Trichet sait que s'il se trompe de décision, cela lui sera vivement reproché», commente un acteur du feuilleton bancaire français.
La Société générale et Paribas préparent une contre-offensive. Certains évoquent la venue d'amis tels le néerlandais ABN-Amro, voire le Crédit mutuel. La BNP, de son côté, tente de convaincre les marchés que le ménage à trois qu'elle propose est viable. Les nouvelles du week-end, en provenance d'Italie, l'ont visiblement confortée: «Unicredito a fait exactement comme nous; ils ont lancé une offre non sollicitée sur Comit. Le nouveau réseau aura 4 000 agences, ce n'est pas très éloigné des 4 800 agences de BNP-Société générale!» Pour séduire l'opinion, la banque va réquisitionner le brave limonadier René et son savant client M. Jacques, qui sévissent tous les matins sur Europe 1.