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Libération

Raid de la BNP sur la Société générale et Paribas.Jospin pousse au mariage a trois. Jean-Claude Trichet est chargé d'une mission de bons offices.

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publié le 25 mars 1999 à 0h16

Dans la bagarre bancaire, le gouvernement n'est pas un simple

spectateur. Il est aussi acteur, impliqué dans les négociations en cours entre les présidents des trois banques: André Levy-Lang, (Paribas), Daniel Bouton (Société générale) et Michel Pébereau (BNP). Il y a quelques jours, avec l'accord du Premier ministre, le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn, a confié à Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France, une mission «personnelle» de bons offices. Avec un objectif précis: obtenir un accord entre les trois parties. Autrement dit, le gouvernement approuve le raid de Michel Pébereau. Une attitude à comparer avec les signaux très négatifs que Lionel Jospin avait envoyés lors du projet d'accord Murdoch-Canal +.

Silence à gauche. A Matignon, l'affaire est suivie par le directeur de cabinet de Jospin, Olivier Schrameck, qui a reçu plusieurs acteurs de la bataille. Contrairement aux apparences, le dossier ne gêne pas vraiment le Premier ministre. Celui-ci constate que l'affaire n'a guère ému la majorité plurielle. Les députés de gauche, même communistes, toujours prompts à rouspéter, n'ont à aucun moment demandé à Matignon d'intervenir, ne serait-ce que sur le volet social des opérations en cours. Ensuite, en donnant un coup d'accélération à la mutation du capitalisme français, le raid de la BNP donne l'image d'une France qui se modernise, image toujours bonne à prendre pour un Premier ministre souvent taxé d'archaïsme dans les pays anglo-saxons.

La mission