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Libération

France Télécom menacé en ville. Les communes pourraient bientôt être autorisées à développer leur propre réseau téléphonique.

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publié le 26 mars 1999 à 0h17

Les villes pourront-elles bientôt faire commerce de «fibre noire»?

C'est-à-dire creuser des tranchées pour y enfouir de gros câbles de télécommunications et, ensuite, pleinement exploiter ce réseau? Nancy, Castres-Mazamet ou Besançon ont posé leurs fibres. Elles ont développé dans leur ville un réseau performant, concurrent de France Télécom, pour leur propre usage. D'autres villes (Toulouse") ou départements (le Tarn") en rêvent. Mais toutes ou presque sont dans l'illégalité dès qu'elles veulent louer ces réseaux à des opérateurs de téléphone, afin de rentrer dans leurs frais. Jeudi, Nancy s'est fait taper sur les doigts par le tribunal administratif pour avoir voulu étendre sa fibre aux ZAC (zones d'activité économiques) de la ville.

Amendement-surprise. Pourtant, le vent est en train de tourner. Un amendement déposé par une brochette de sénateurs a été voté hier soir. Cet amendement surprise, inséré au chausse-pied dans la Loi sur l'aménagement du territoire, pourrait tenir le choc des navettes parlementaires. Dans ce cas, il autorisera, sous condition, les villes qui le souhaitent à tirer de la fibre noire entre l'hôpital, les lycées, les universités ou encore les zones industrielles, et en confier l'exploitation à prix coûtant à des opérateurs privés.

Les maires sont impatients. Premiers employeurs de la commune, sur des sites souvent distants, ils pestent contre des notes de téléphone qui représentent, disent-ils, le premier poste des dépenses de fonctionnement. En face