Alors que le gouvernement tente d'amener les banquiers belligérants
autour d'une table, Daniel Bouton et André Lévy-Lang, les dirigeants de la Société générale et de Paribas, multiplient les coups de menton contre leur raider, la BNP. Dans la soirée, les deux banques fiancées ont annoncé qu'elles avaient déposé devant la cour d'appel de Paris des recours contre le feu vert accordé par le Conseil des marchés financiers aux deux OPE (offres publiques d'échange) lancées par la BNP. «Les actionnaires ne savent pas ce qu'ils achètent», conteste Paribas et la Société générale. Le Conseil des marchés financiers avait délibéré, le 16 mars, pendant seulement deux heures sur la validité de l'une des plus grandes opérations boursières tentées en France.
Par ailleurs, les présidents des deux banques se déclarent hostiles à toute tractation avec leur prédateur. «Il y a un sentiment sur le marché que tout cela n'est qu'une comédie à la française qui se terminera par une négociation. Non. Cela ne se passera pas de cette façon», a déclaré André Lévy-Lang au Financial Times. Une autre source n'excluait pourtant pas l'ouverture prochaine de discrètes discussions, à condition que cela ne se fasse pas «sous la contrainte». C'est-à-dire que Michel Pébereau, le patron de la BNP, devrait préalablement renoncer à son projet de mégabanque. «On peut imaginer une solution intermédiaire entre les deux projets concurrents, commentait hier un acteur «neutre». Par exemple une banque de réseau SG-BNP et une