A deux jours du lancement officiel de l'OPA de LVMH sur Gucci, les
stratégies des belligérants se dévoilent. Au vu des dernières informations, cette offre prend de plus en plus l'allure d'une OPA virtuelle: si le management de la maison italienne faisait alliance avec le groupe Pinault, 46,7% du capital se trouverait hors de portée du patron de LVMH, Bernard Arnault. A première vue, une OPA ne peut réussir dans ces conditions. Pourtant, le patron de LVMH prépare ses munitions. Hier, il a annoncé la vente d'une partie de sa participation dans le groupe britannique de vins et spiritueux Diageo, pour 10 milliards de francs. Et il pourrait récolter 17 milliards supplémentaires, s'il vendait le solde.
Lundi, Pinault-Printemps-La Redoute (PPR) va déclarer à la Security and Exchange Commission, l'autorité de la Bourse de New York (Gucci est coté à Wall Street et Amsterdam) le montant précis de ses avoirs dans Gucci. Au stade actuel de la bagarre, le moindre titre et la moindre nuance compte. Dans les accords signés avec Gucci, François Pinault s'est engagé à ne pas dépasser 42% du capital totalement dilué. Comprendre: 42% des actions émises, plus celles qui pourraient être créées si les dirigeants de Gucci exercent les stock-options dont ils disposent (4,8 millions de titres, soit 4,7% du capital dilué). En définitive, François Pinault peut donc aller jusqu'à 44% des actions existantes, sans trahir le contrat. «Nous avons le droit et l'intention d'aller jusqu'à 42% du capital dilu