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Libération
Analyse

La bonne manoeuvre de Louis Schweitzer.Le PDG de Renault a profité de la présence de l'Etat dans son capital.

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publié le 29 mars 1999 à 0h19

Louis Schweitzer se trouve désormais à la tête d'un groupe mondial.

Quelle revanche pour celui qui avait vécu le divorce de Renault et de Volvo en décembre 1993 comme une défaite. On comprenait alors sa déception. Renault-Volvo devait rivaliser avec Volkswagen, le successeur de Raymond Lévy a dû se contenter d'un dynamique mais modeste neuvième groupe mondial, derrière PSA. Depuis, Renault semblait s'être fait une raison. «Quitte à être le plus petit, soyons les plus rentables et les plus inventifs», avait alors clamé le PDG pour remobiliser ses troupes. La rentabilité a peiné à venir, et le groupe a perdu plusieurs dizaines de milliers d'emplois. La créativité, elle, ne s'est jamais démentie. C'est ce que le patron de Renault appelait «la croissance rentable». Elle devait permettre à Renault, petit à petit, de parvenir à produire 4 millions de véhicules en dix ans. Un seuil, selon certains, qui permet de jouer vraiment de l'effet de taille sur le marché mondial. Il fallait alors de la patience et de la ténacité.

Opportunité. Devant «l'opportunité», présentée par Nissan, Louis Schweitzer a donc tourné casaque. Certes, des occasions de rachat d'un grand groupe automobile japonais ne se trouvent pas à chaque coin de rue. Mais le patron de Renault a aussi pris en considération la composition du capital de son entreprise.

Celui-ci est composé pour un bon tiers de capitaux des fonds d'investissement anglo-saxons et pour 44% d'une participation de l'Etat. Celle-ci ne sera pas éte