Londres, de notre correspondant.
Pauvre et profondément inégale. Un rapport officiel dresse un tableau accablant de la société britannique. Présenté hier par le ministre de l'Economie, ce document sans précédent préparé par le Trésor britannique montre une Grande-Bretagne où 40% des enfants naissent dans la pauvreté, sans espoir ou presque d'amélioration. Douze millions de Britanniques peuvent être considérés comme pauvres, selon les critères officiels du gouvernement, soit près d'un cinquième de la population. L'étude montre que les inégalités se sont aggravées en vingt ans sous les gouvernements conservateurs de Margaret Thatcher et de John Major, notamment. Ainsi, le nombre de ménages où personne n'a un emploi fixe a doublé ces vingt dernières années.
Tony Blair a promis de lutter contre cette misère et cette inégalité structurelles, qui rapproche le Royaume-Uni de certains pays du tiers-monde. Hier, le ministre de l'Economie, Gordon Brown, a promis de «s'attaquer aux causes de la pauvreté et pas seulement de dépenser de l'argent pour aider les pauvres, comme nous l'avons toujours fait». L'idée des travaillistes est d'aider les plus démunis à trouver et à garder un emploi. Au début du mois, Tony Blair s'était ainsi engagé à mettre fin sur vingt ans à la misère des enfants.
Dickens. Une mission difficile, si l'on en croit une autre étude parue hier et réalisée par une fondation privée, la Joseph Rowntree Foundation, qui montre comment la pauvreté se reproduit de génération e