Londres de notre correspondant
Multiculturalisme peut être synonyme de bonnes affaires. Cette semaine, Londres s'est félicité d'avoir été choisi comme nouveau centre de réservation européen par Air France. «Air France a élu Londres parmi trois villes européennes, car c'est probablement l'une des cités les plus cosmopolites du continent et un endroit idéal pour recruter du personnel parlant plusieurs langues», explique Frédéric Verdier, le directeur du call centre qui sera basé à Wembley, dans la banlieue londonienne.
Ce centre de réservation à vocation européenne, qui doit ouvrir ce mois-ci, créera près de 240 emplois. Les opérateurs traiteront tous les appels émanant de Grande-Bretagne et d'Irlande, ainsi que les réservations en pro- venance de six pays d'Europe (Autriche, Allemagne, Belgique, Espagne, Suisse et Italie). Tous les centres de réservations de ces pays seront regroupés à Londres, sans perte d'emplois. 6 400 appels seront traités par jour, en six langues dont le catalan, un multilinguisme qu'une ville comme Dublin, un moment envisagée, n'offrait pas.
Bien qu'Air France s'en défende, la relative faiblesse des coûts salariaux et des charges sociales outre-Manche a aussi joué dans sa décision d'y installer son call centre. Les opérateurs seront payés environ 14 000 livres par an (140 000 francs) auxquels s'ajoutent 11% de charges sociales. Air France, qui a investi 17 millions de francs dans ce projet, rejoint ainsi plusieurs compagnies américaines, dont TWA et Delta,