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Libération

Communication mode d'emploi. Les carences des pouvoirs publics sont montrées du doigt

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publié le 3 avril 1999 à 0h35

La chute des ventes de fromages au lait cru est-elle imputable aux

pouvoirs publics? Certains professionnels accusent ces derniers d'avoir provoqué l'affolement. Dans les couloirs des trois ministères concernés (Agriculture, Santé, Commerce), on se renvoie la balle, chacun reprochant à l'autre d'avoir dramatisé l'information de façon à apparaître comme le plus soucieux des intérêts des consommateurs. Prévenir les consommateurs, à chaud et sans les affoler, qu'un risque alimentaire grave les guette n'est pas chose aisée. A chaque nouvelle toxi-infection alimentaire collective, le problème se pose, mais, dès que la crise s'achève, la réflexion est reportée à une date ultérieure.

De l'avis général, le gouvernement devrait communiquer à froid, entre deux contaminations, sur les précautions à prendre. La listériose, par exemple, est dangereuse, voire mortelle, pour une catégorie précise de la population: les femmes enceintes, les immunodéprimés et les personnes âgées. Récemment, un fromage de type époisses a ainsi fait deux morts et une malade: un nourrisson, une femme anorexique de 30 ans qui se nourrissait essentiellement de croûtes de fromage, et une dame de 71 ans. Etaient-elles prévenues des risques qu'elles encouraient? On peut en douter. Afin d'éviter que de tels drames ne se reproduisent, on pourrait imaginer que les médecins donnent à ces consommateurs fragilisés des conseils simples: éviter les fromages au lait cru, la viande et le poisson cru, la mousse au chocolat, la