Chablis envoyée spéciale
A la cinquième génération, il arrive qu'une certaine tendance à la schizophrénie se manifeste dans les familles de viticulteurs. C'est ce qui est arrivé à Michel Laroche. En Bourgogne, celui qui se définit comme un «intégriste de l'AOC» (1) produit des vins de Chablis dans la plus pure tradition; le Domaine Laroche, qui exporte son nectar dans 70 pays, collectionne les distinctions: la célèbre revue Wine Spectator lui a ainsi décerné le titre de «vin blanc de l'année 1998». En Languedoc, le même homme se lance dans les vins de cépage et d'assemblage, avec un discours à faire se dresser les cheveux sur la tête des puristes. Foin de terroirs et d'appellations contraignantes! Du côté de Béziers, il s'agit de faire un produit adapté aux goûts et aux besoins du marché international, et d'affronter les «vins du Nouveau Monde» californiens, australiens, chiliens" en employant les mêmes méthodes. Fort de sa réputation de «roi du chablis», Michel Laroche veut aller chercher en Languedoc un relais de croissance pour son groupe. Et c'est cette double identité qu'il va vendre à la Bourse. Laroche SA se prépare en effet à une introduction sur le second marché de la place de Paris, dans le courant du deuxième trimestre.
Chais certifiés ISO 9002. Dans le village de Chablis, Laroche SA cultive une centaine d'hectares de vigne et son image. C'est encore là qu'il réalise l'essentiel de son chiffre d'affaires (120 millions de francs sur 150). L'importateur étranger t