«Il y en a qui vont faire la tête», prévient Jean-Didier Bodin en
arpentant le nouveau siège de la SNCF. Cet immeuble moderne de douze étages, à proximité de la gare Montparnasse, «est une petite révolution», dit le directeur de l'organisation en désignant les baies vitrées qui livrent chaque bureau à la vue de tous, les plateaux pour des équipes de dix, quinze personnes, le mobilier gris et miel, l'agencement «ni ostentatoire ni "cheap», les salles de réunions modulables, les badgeuses. «Nous changeons de siècle!», s'enthousiasme «Monsieur Déménagement».
Ce matin, une partie de l'état-major met pour la première fois les pieds dans son nouveau vaisseau amiral. Quelque 700 cadres, qu'en interne on appelle «les pilotes», vont y emménager en deux mois, par vagues successives. Pendant le week-end pascal, les premiers cartons sont arrivés de l'hôtel particulier du 88, rue Saint-Lazare, siège historique de l'entreprise, construit en 1860 lorsque la compagnie s'appelait encore «les Chemins de fer Paris-Lyon-Marseille». Seul le monument aux morts, installé dans le nouveau hall, rappellera les anciens locaux. Lambris, faux marbres et portes capitonnées sont restés à Saint-Lazare. Pour la direction, ce déménagement est une étape capitale. «C'est avant tout une opération de management, explique Jean-Didier Bodin. Nos locaux étaient vieillots, comme nos méthodes de travail. Nous comptons sur l'agencement du nouvel immeuble pour impulser d'autres comportements, plus de transparence, de ra