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Libération

Arnault en pince pour Bouygues.Le patron de LVMH a encore accru sa participation au capital du groupe.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

Ce n'est pas un poisson d'avril. Depuis le 1er avril, Bernard

Arnault détient 6,3% du capital de Bouygues. Le PDG de LVMH poursuit sa progression dans le groupe de BTP à un rythme accéléré. Le 23 mars, la direction de Bouygues annonçait que le président du groupe de luxe était, depuis le début du mois, propriétaire de 4% d'actions Bouygues. Moins de quinze jours plus tard, le voilà qui franchit le seuil des 5%. Si l'on ajoute à cette participation les 290 000 titres Bouygues (1,1% du capital) achetés la semaine dernière par son ami intime Albert Frère ­ qui, dit-on, l'a assuré de son soutien ­, il semble bien que Bernard Arnault puisse aujourd'hui se prévaloir d'occuper une position non négligeable chez Bouygues. Jusqu'où ira-t-il? Cette progression éclair (qui lui coûte plus de 3 milliards) ressemble à une offensive en règle contre François Pinault, le deuxième actionnaire avec une participation de 16%, dans le conflit qui les oppose pour la prise de contrôle de Gucci.

Depuis la semaine dernière, Arnault cherche à déstabiliser Pinault, sur le mode de l'intimidation. Le PDG de LVMH voulait provoquer l'inquiétude du patron d'Artémis (le holding personnel de Pinault) sur le thème: «Puisque tu attaques Gucci, j'attaque Bouygues.» Mais, face à une réaction qu'il a probablement jugée insuffisante, Arnault a monté le ton de deux crans. Le message du PDG de LVMH devient de plus en plus clair: il dit à François Pinault que, s'il ne le laisse pas tranquille dans Gucci, il n'hésitera pa