Chauffé à blanc par des rumeurs de surenchère de la Société générale
sur Paribas, ou de possible arrivée d'un allié étranger qui sauverait les deux banques de l'emprise de la BNP, le marché rêvait de castagne. Toute la journée, les actions des trois sociétés furent extrêmement volatiles, oscillant au gré des certitudes et des incertitudes. Mais aucune riposte n'est venue. Le Conseil d'administration de la Société générale, réuni hier en début d'après-midi, n'a proposé aucune alternative au projet de la BNP. Il s'est contenté de répondre en bonne et due forme à l'offre de la BNP publiée le 31 mars. Le conseil a aussi pris connaissance officiellement de l'amélioration du projet SG-Paribas, présenté à la presse le 24 mars.
Tout ceci a quand même pris 3 h 15 montre en main. Chacun des dix-huit administrateurs de la Générale s'est prononcé lors d'un tour de table. Résultat du vote: l'unanimité moins une voix contre l'OPE (Offre publique d'échange) de la BNP sur la Société générale. Rien n'a filtré, mais l'opposant ne peut être que Claude Bébéar, patron d'Axa, membre des conseils d'administration des trois banques, et fervent partisan de l'opération BNP. «L'offre n'est dans l'intérêt ni de SG, ni de ses actionnaires, ni de ses collaborateurs, a expliqué le porte-parole de la Société générale, et a mandaté son président, Daniel Bouton, pour poursuivre la réalisation du rapprochement entre SG et Paribas» qui était en cours lorsque la BNP a lancé son projet de mariage à trois. Exper