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Libération

Lego City a des malheurs. Le constructeur danois de jouets annonce un vaste plan de restructuration.

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publié le 7 avril 1999 à 0h37

Billund (Danemark) envoyé spécial

Il y a quelques mois, le petit monde idyllique et coloré des briques en plastique Lego a été touché par la foudre. Pour la première fois de son histoire, la vénérable entreprise danoise née en 1932 à Billund, au coeur du Jutland, sur la partie continentale du Danemark, annonçait des pertes pour 1998, de l'ordre de 200 à 300 millions de couronnes (26,8 à 40,2 millions d'euros, 176 à 263 millions de francs). Déjà, l'année précédente, les bénéfices s'étaient dramatiquement tassés, n'atteignant que 62 millions de couronnes, contre 470 en 1996, alors que le chiffre d'affaires continue de grimper (8 milliards de couronnes l'an passé). Kjeld Kirk Kristiansen, petit-fils du fondateur et actuel patron, a prévenu qu'environ 10% des 10 000 employés de Lego dans le monde seraient licenciés. Il révélera les détails de la cure d'amaigrissement d'ici à l'été, mais les premières mesures de restructuration seront annoncées dans les jours qui viennent. «Ce fut un vrai choc, se souvient Kenneth, 26 ans, chauffeur de taxi à Billund. Car tout le monde ici se repose sur Lego. Pour la première fois, on va avoir une augmentation d'impôts ­ 2% ­, car la taxe professionnelle payée par Lego va baisser.» Embauchée depuis moins d'un an, Lisa, une jeune designer de 35 ans, savait que Lego avait des problèmes lorsqu'elle a été engagée: «Tout le monde attend de savoir qui va être touché par le plan de licenciements. J'ai acheté une maison ici. Mais si je perds mon emploi,