Francfort envoyé spécial
Pour sa première décision, la toute jeune Banque centrale européenne (BCE), qui gère la politique monétaire européenne depuis le 1er janvier, a frappé fort: une baisse des taux d'intérêt de 0,5 point, bien plus importante que ce que prévoyaient la plupart des «BCE Watchers» les experts des banques européennes, dont le métier est de scruter les moindres mouvements de l'animal de Francfort. La moitié d'entre eux pariait sur une baisse de 0,25 point, l'autre moitié sur un statu quo: c'est finalement un franc coup de pouce à la croissance qui a été décidé par le conseil de la BCE, puisque son principal taux directeur passe de 3% à 2,5%. L'une des plus précieuses qualités des banques centrales est de surprendre les marchés. De ce point de vue, la jeune européenne fait ses premiers pas avec brio. «L'inflation n'est pas un danger. La BCE peut être plus attentive à son deuxième objectif, le soutien des politiques économiques de la communauté européenne», a déclaré Wim Duisenberg, son président néerlandais.
Même s'il serait naïf d'y voir la solution au chômage, la baisse des taux est une bonne nouvelle pour l'économie: elle allégera les charges des entreprises, facilitera le crédit à la consommation (et même le crédit au logement, certains prêts étant indexés sur les taux courts).
Pour justifier l'ampleur de la baisse, Duisenberg a avancé une explication psychologique: «Nous craignions qu'une baisse moins importante soit interprétée comme la première étape d'u