La grogne monte parmi les 3 600 délégués du recensement. Ces
employés a contrat précaire, qui supervisent chacun 20 à 40 agents et suivent les opérations de dépouillement, affirment travailler de onze à douze heures par jour pour un salaire de misère. Un préavis de grève a été déposé pour lundi par l'équipe de Grenoble. Mais le mécontentement gagne Aix, Marseille, Le Mans, Ris-Orangis, Nantes, la Vendée.
«J'ai fait le même travail en 1990, ce n'était pas ces journées de galérien, dit cette déléguée du Mans. Là, on se retrouve à faire jusqu'à soixante heures par semaine, en emportant du boulot chez soi le week-end!» Dans les Pays de la Loire, les cadres de l'Insee qui chapeautent ces délégués ont même demandé une compensation financière pour le surtravail fourni par leurs troupes. Vacataires à la tâche, les délégués constituent l'encadrement d'une grosse vingtaine d'agents recenseurs sur le terrain et jusqu'à 40 en secteur rural. Ils sont chargés de former et de mener les équipes d'agents de base, de superviser la collecte des bulletins et de les contrôler, tout en assurant un suivi spécifique des étudiants grâce à une application Minitel. La mission devait être payée forfaitairement 22 320 F brut dans les grandes villes. A l'embauche, effectuée essentiellement par les ANPE, le travail de trois mois a été présenté comme à trois quarts temps. «Un contrat précaire d'Etat, sans versement de congés payés», grince un cégétiste de l'Insee.
En fait, les logisticiens vacataires du rece